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Julien Mabiala Bissila : Comédien et auteur, metteur en scène.

Né à Brazzaville, il a débuté avec le dramaturge Jean Jules Koukou dès 1995 en tant que comédien. Pendant la guerre au Congo, il passe quatre ans d’errance dans la forêt

A partir de 1999, il se consacre au théâtre et participe à plusieurs créations du Théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre.

Il crée la compagnie Nguiri-Nguiri Théâtre en 2002 et met notamment en scène ses textes Le Musée de la honte, La Dernière chance ainsi que des textes d’Emmanuel Dongala adaptés à la scène.

En Europe, il est accueilli par le théâtre du Vieux Colombier en 2005 dans le cadre de son programme « Ecritures d’Afrique » dans La mort vient chercher chaussures de Dieudonné Niangouna, mise en scène de Martin Ambarra et, en 2009, comme comédien par le Théâtre des Bernardines à Marseille pour la création d’un texte d’Aristide Tarnagda On ne payera pas l’oxygène mise en scène par Eva Doumbia. Sa pièce Crabe rouge a été mise en espace pendant Mantsina sur scène à Brazzaville et au festival Actoral au Bernardine à Marseille, puis lue à Paris au Théâtre du Rond-Point et à Limoges dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010.

En 2011, il obtient la bourse du festival des Francophonies et réside à la Maison des auteurs. En septembre 2012, sa pièce Au nom du Père du fils et de J.M. Weston (publié chez Accoria/prix des journées de Lyon des auteurs 2011) est lue dans plusieurs festivals en France

(29es Francophonies en Limousin, Nouvelles Zébrures 2013, Avignon 2013 en collaboration avec France culture et RFI, Festival Contre courant ( pré-création), Festival dramaturgie en dialogue (Montréal) festival des francophonies 2013 ( création).

Entre 2013 et 2014, résidence d’écriture et de création à Marseille en rapport avec Felix Piat dans le cadre du projet Chemin faisant initié et soutenu par le théâtre de la cité.

Le collectif Zavtra

Le collectif Zavtra (« lendemain » en langue russe) est composé de six actrices et de neuf acteurs issus de la septième promotion de l’Ecole Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin. Sous la direction d’Anton Kouznetsov, ils reçoivent une formation complète (chant, danse, mouvement scénique, acrobatie, jeu de l’acteur) axée sur le travail collectif ainsi que sur le métier d’acteur-créateur autonome. Cette formation se caractérise par une pédagogie autant française que russe.

Au terme de ces trois années d’étude, l’ensemble de la promotion est engagé comme troupe permanente au CDN de l’Union à Limoges pour une période de quatre mois au cours de laquelle ils créent quatre spectacles sous la direction de quatre metteurs en scène différents (Vera Ermakova, Paul Golub, Pierre Pradinas, Thomas Quillardet).

À l’heure actuelle, Zavtra est un collectif de quinze acteurs (sans directeur attitré) qui souhaite inscrire son travail aussi bien dans un rayonnement local que national ou international. Créateur de ses propres projets, il se définit également par sa volonté de se mettre au service de metteurs en scène français et étrangers, leur offrant ainsi l’opportunité de travailler avec un groupe complice et de formation homogène. Le fait de travailler avec plusieurs metteurs en scène permet au collectif Zavtra de se renouveler artistiquement et de défendre une pluralité d’esthétiques théâtrales.

Sébastien Bidon : compositeur, musicien poly-instrumentiste

Dès l'âge de 6 ans Sébastien Bidon entre au CRD d'Orsay (Conservatoire à Rayonnement Départemental). Il y étudie la flûte traversière classique, le piano, le chant lyrique en individuel et en chorale, le trombone, la musique de chambre, le jeu en orchestre symphonique, l'analyse de partitions ainsi que l'écriture de celles ci. Ayant toujours été attiré par les musiques actuelles, notamment les musiques afro-américaines, il monte ses premières formations musicales au lycée. Il se forme alors de manière autodidacte à la guitare, basse électrique, batterie, percussions mais aussi à l'écriture de textes en français. A 18 ans il est déjà demandé dans plusieurs formations d’île de France pour son jeu de flûte atypique, mêlant une technique classique et un jeu sur l’énergie, propre aux musiques de transes (reggae, afro, rock...). Il est de plus passionné par la prise de son et participe à l'enregistrement de plusieurs démo en tant qu'assistant. C'est à l'âge de 20 ans qu'il obtient son DEM d'instrument (flûte) et qu'il décide alors de se tourner vers le jazz. Domaine dans lequel il apprend l’improvisation, mais aussi l'arrangement et la composition. Il s'intéresse de plus à la pratique du beat-box, technique lui permettant de communiquer aisément avec les rythmiques basse-batterie qu'il côtoie. Les années suivantes il a la chance de se produire sur des scènes de renom telles Le New Morning (à 2 reprises), le Festival des Percussions du Monde à Nostang (devant 3000 personnes) ou encore La Cigale en première partie de Dub Inc Corporation à guichet fermé (1700 personnes). Il travaille de plus à la composition de musique pour de nombreux projets pédagogiques : des pièces de théâtre pour enfants, pour une performance live mêlant peinture et musique ainsi que pour un orchestre 2ème cycle du CRD d'Orsay. A 25 ans, il termine son cursus de jazz avec un DEM « mention très bien » (lauréat d'arrangement jazz). Il réalise alors son premier album sous le nom de Dorageh (littéralement « Deux Racines ») où il compose et joue une musique qui lui ressemble, à la fois savante et écrite, à la fois traditionnelle et de transmission orale. Sur cet album dont il est aussi l'auteur il enregistre les voix, les guitares, les flûtes et trombones. Il travaille en même temps sur un album reggae où il arrange des cuivres sur plusieurs titres avec notamment en featuring le chanteur Taïro ou encore Pierpoljak.

Presse

Le collectif Zavtra décolle à la verticale.

La jeune troupe qui monte sera incontournable dans le paysage des animations d’été

Ils chantent, dansent, jouent la comédie et goûtent depuis quelque temps à l’adrénaline des feux de la rampe. Le Collectif Zavtra a réussi son entrée.

Le nom est apparu il y a environ six mois, sur des programmes, sur des affiches. Un spectacle de chansons au théâtre La Passerelle, en clôture du Printemps des Poètes : Collectif Zavtra. Lumières, une déambulation théâtrale en ouverture de la fête du parc Victor-Thuillat, le week-end dernier : encore le Collectif Zavtra. En janvier, derrière les 8 représentations des pièces La Rebelle et Courtine 1917 (8 dates en tournée décentralisée du CDN - Théâtre de l'Union), se trouvait déjà le Collectif Zavtra.

Un été bien rempli. Et ce n'est pas tout. Ledit collectif promènera à nouveau ses Lumières le 24 juillet sur l'île de Vassivière, dans le cadre du festival Destination Ailleurs et le 6 septembre, il fera la clôture de la mise en lumière, au parc Thuillat. En août, du 1 er au 3 puis du 8 au 10, c'est toujours le Collectif Zavtra qui proposera Du kiosque aux bancs, balade théâtrale en mots, en chants et en musique pour découvrir Limoges sous un autre jour, en liaison avec l'office de tourisme… Entre-temps, et parce que l'été ne rime surtout pas avec vacances pour ce groupe, certains de ses membres animeront 2 stages d'art dramatique destinés aux amateurs (l'un du 12 au 20 juillet, l'autre du 16 au 24 août) au Mazeau, à Saint-Priest-Taurion.

Mais qui est donc, demandera-t-on, ce Collectif Zavtra, nouvel envahisseur hyperactif dans le paysage du spectacle ?

Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, c'est simplement le nom professionnel que se sont choisi les quinze étudiant(e) s de la Séquence 7 formés à l'Ecole supérieures d'art dramatique du Limousin, L'Académie.

Leur diplôme à peine obtenu, il y a tout juste un an, ils ont immédiatement franchi l'entrée des artistes pour prendre pied dans le métier sans mollir, à la faveur du dispositif d'insertion professionnelle mis en place par l'Académie et le théâtre de l'Union (et soutenu par la Drac et le conseil régional).

En souvenir

d'Anton Kouznetsov

Le groupe est ainsi devenu pour quatre mois la troupe permanente de l'Union. Quatre mois, quatre créations théâtrales, le temps d'ébahir et d'éblouir bien du monde par la démonstration d'un talent protéiforme et d'une réjouissante cohésion.

A l'issue de ce contrat, les quinze auraient sans doute pu s'égayer dans la nature, chacun sa route. Mais la forte envie de la poursuivre ensemble, cette route, trottait dans les têtes. En décembre, le Collectif Zavtra a donc été créé. « Si un seul d'entre nous n'avait pas été partant, nous ne l'aurions pas fait », soulignent deux de ses membres, Elsa Ritter et Simon Mauclair. Tiens, tiens, voilà qui sonne décidément comme la célèbre devise de certains non moins fameux mousquetaires… Il est vrai que de panache, ils ne manquent pas !

"Zavtra", qui signifie "demain" en russe, est autant une promesse d'avenir qu'un hommage rendu à Anton Kouznetsov, regretté directeur pédagogique de l'Académie qui a transmis à cette troupe ultra-soudée à la fois un impeccable savoir-faire et un vrai désir de faire ensemble. Même si pour chacun, il n'est pas question de dissoudre sa personnalité et ses envies individuelles dans le groupe.

Certains travaillent déjà sur d'autres scènes mais les projets du Collectif ne manquent pas. D'ici la fin de l'année, on les reverra en Transes (le 2 octobre) au festival des Francophonies et, plus tard, les quinze seront réunis sur une production d'envergure…

Demain est peut-être un autre jour, mais pour ces jeunes artistes, zavtra se dévore au présent…

Marie-Noëlle Robert

Le Populaire du centre. Le 20 juin 2014.