Mathias est antispéciste et il a une alimentation végane depuis de nombreuses années.

À l’automne 2018, Mathias est placé en détention préventive, accusé de dommages à la propriété et de manifestations non déclarées. Il est emprisonné pendant 11 mois.

Durant toute son incarcération, Mathias n’a pas eu accès à des repas véganes, malgré de nombreuses demandes formulées auprès des gardien·nes, du personnel médical et de la direction de la prison. Même les légumes et les féculents étaient souvent cuits ou assaisonnés avec des produits animaux, le privant de toute nourriture, parfois durant des journées entières.

Devant le refus de la prison d’adapter l’alimentation fournie, et de l’État de se prononcer sur cette affaire, Mathias et son avocat ont décidé de recourir auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

L'antispécisme est un mouvement de pensée qui récuse notamment le droit moral d'une espèce - les humains - à exploiter les autres. Dans la pratique, le courant de pensée antispéciste se traduit par le véganisme.

Le véganisme est un mode de vie consistant à éviter toute exploitation animale, pour l’alimentation, les cosmétiques, les loisirs, etc.

Antispécisme et véganisme : Pour de nombreux chercheurs, la sensibilité de la plupart des animaux, leur subjectivité et leur propre intérêt à vivre ne fait aucun doute. De ce fait, les exploiter pour les manger, se distraire, se vêtir... est immoral. C'est ce point de vue que défendent les véganes, dont un grand nombre se reconnaît dans l'antispécisme Les animaux ne sont pas de la nourriture. Ils ne devraient pas cette philosophie de respect mérite qu'on donne à les moyens de la pratiquer.

Loin d’être un “caprice” ou une “préférence gustative” comme pour quelqu’un qui n’aimerait pas les poivrons et refuserait d’en manger, la décision de Mathias de ne pas consommer de produits d’origine animale, même dans les conditions les plus extrêmes, est un engagement mûrement réfléchi qui correspond à une philosophie de vie.

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L’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme stipule que chaque humain a le droit à la liberté de conscience et au respect de ses convictions dans la pratique. Dans cette affaire, le droit de Mathias au respect de ses convictions a été bafoué, comme c’est régulièrement la cas pour les patiente·s véganes dans les hôpitaux, à qui on ne fournit pas de repas adaptés, ou des parents véganes en France à qui l’école interdit d’amener des paniers-repas pour nourrir leur enfant de façon équilibrée.

Aujourd’hui, la Cour doit décider si l’antispécisme constitue une conviction philosophique qui doit être respectée, et si, par conséquent, les structures publiques doivent fournir une alimentation végane aux personnes ayant des convictions antispécistes. Une telle décision, juste et courageuse, ouvrira un nouveau statut juridique pour l'antispécisme dans les 46 pays membres du Conseil de l'Europe, et ses conséquences s'appliqueront bien au-delà des personnes détenues.

Véganes : nous avons le droit de manger !

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