Bonjour les amis ! Je suis Fabrice Jurquet, photographe.

Avec l’aide de NegPos, le centre d’art et de photographie de Nîmes, nous éditons le catalogue de mon exposition photo "Stigmates". Afin de pouvoir imprimer l'ouvrage dans les meilleures conditions, je lance une collecte Ulule pour 34 jours.

Le catalogue sera disponible, ainsi que les contreparties, au début du mois de mai. Selon votre choix de contreparties, elles pourront vous être envoyées à domicile, en point relais, remises en mains propres par moi-même ou disponibles à la galerie Fotoloft, à Nîmes.

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Vous pouvez consulter l'ouvrage ici.

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Un catalogue pour présenter l'expo aux professionnels

L'un des objectifs d'un catalogue d'exposition est de présenter un projet aux professionnels. C'est pourquoi j'ai déjà prévu d'envoyer plusieurs exemplaires à une sélection de structures : agences, festivals et personnalités du monde de la photographie. Le catalogue doit également servir à présenter le projet dans le but de l'exposer en France et à l'étranger. Il est prévu d'en imprimer au minimum 100 exemplaires.

Des images inédites des Cévennes, loin des clichés habituels

“Stigmates” est une exploration photographique de l’ancienne mine de plomb de Carnoulès, à Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille (Gard), au pied des Cévennes.

Ce petit coin du sud-est du Massif Central est particulièrement reconnu pour ses paysages à couper le souffle, ses héros mythiques comme les camisards ou encore ses écrivains célèbres tels que Jean-Pierre Chabrol et Robert S. Stevenson. Mais les Cévennes ne se réduisent pas à quelques cartes postales de magnifiques paysages.

Je me suis intéressé à une histoire plus souterraine, douloureuse, toujours vivace dans les mémoires et les esprits et qui met en lumière l'exceptionnelle richesse géologique de la faille des Cévennes. Une histoire ancienne dont les traces sont encore visibles, et pour longtemps, témoignant du passage de l'homme dans le paysage.

Galerie souterraine, ancienne mine de plomb, Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille.

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Premier chapitre d'un projet documentaire

"Stigmates" est le premier chapitre de “L’homme est un mythe”, un projet documentaire photographique sur la mémoire, la notion du temps et sur la spécificité de certains espaces en Cévennes et basses Cévennes. Il est construit en trois chapitres, “Stigmates” étant le premier, suivi de “Fragments” et “Reliques”. Le projet questionne les lieux oubliés ou abandonnés, ainsi que l’absence ou la présence des hommes sur le territoire cévenol, sa capacité de résilience dans un environnement confronté aux problématiques toujours plus pressantes liées au changement climatique, aux futurs réfugiés, aux impacts sociaux et économiques que le territoire affronte ou devra bientôt affronter.
En témoignant de la trace laissée par l’homme sur le paysage, la photographie questionne l’avenir en regardant le passé. Ces traces inscrites dans le paysage pour plusieurs siècles sont le témoin de la construction d’une société. L’abandon de certains espaces par l’homme crée un univers de vestiges, de ruines, transformant des parties de territoire en lieux où auraient vécu d’anciennes civilisations, disparues après un basculement. Comme il existe une mythologie archéologique à travers de nombreux sites autour de la Méditerranée inscrivant dans le temps les civilisations gréco-romaines dont Joseph Koudelka nous a offert un superbe panorama, nous pouvons imaginer une mythologie cévenole questionnant sur les capacités de résilience d’un territoire à travers le prisme de ses activités culturelles, industrielles ou agricoles.

Le projet a débuté en 2018 et s'est terminé en 2024 par son exposition complète dans la salle du Temple de Saint-Sébastien, lors de la Fête de la Science, du 6 au 13 octobre 2024.

Exposition à la salle du Temple, Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, octobre 2024.

Le projet "Stigmates" s’appuie sur la constatation de la transformation d’un paysage liée à une activité humaine industrielle alors que se posent de nombreuses questions autour de l’exploration minière et de la souveraineté énergétique en France et en Europe. Comme l’a très bien montré le journaliste Guillaume Pitron*, spécialiste des matières premières, l’extraction minière est à la – soi-disant – transition écologique ce que le pétrole est à l’époque moderne. Faut-il ouvrir de nouvelles mines ou rouvrir d’anciens sites miniers afin de ne plus être tributaires des marchés boursiers très volatils en la matière ? Dans quelles conditions et avec quelles conséquences aussi bien paysagères qu’environnementales ces sites peuvent-ils exister ?
La photographie a un rôle à jouer dans nos territoires où subsistent les traces du passé et où se cristallisent les enjeux d’un avenir plein d’incertitude pour le monde rural.
Le photographe agit comme un témoin, crée de la mémoire et raconte une histoire qui met en perspective le passé et l’avenir. Dans cette recherche de compréhension mémorielle, j’ai été porté par les mots du photographe Robert Adams** : « Toute terre, quoi qu’il lui soit arrivée, a sur elle une grâce, une beauté absolue et persistante. »
J’ai réalisé ce projet car j’ai été impressionné par l’aspect du site agrifolien, ses lumières, ses couleurs et celui de ses roches semblant souffrir. J’ai souhaité comprendre ce qu’il s’était passé ici, à Saint-Sébastien. En premier lieu par le regard porté sur le paysage puis par la rencontre avec les personnes concernées par le site et son histoire passée, présente et future.

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* Lire L’enfer numérique, voyage au bout d’un like, ed. Les Liens qui Libèrent, 2021.
** in The New West, ed. Aperture, 1974, introduction.

Rivière Amous et ses boues arséniées, Saint-Sébatien-d'Aigrefeuille.

Le Dormeur, mine à ciel ouvert, Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille.

Projet photo "Stigmates" : le catalogue de l'exposition

Projet photo "Stigmates" : le catalogue de l'exposition