"Acteurs de sa vie " est un court métrage sous forme de comédie mettant en valeur des jeunes dans leur environnement. Loin des représentations liées à la violence, la délinquance, le trafic, ce projet met en avant la citoyenneté, l’entreprenariat et la solidarité sous fond de valeurs et de savoir vivre ensemble.

Meaux, 1995, Jean Francois Richet réalisait "Ma 6T va craquer" au cœur du quartier de Beauval. 20 ans après, avec un gros projet de rénovation urbaine et la destruction d’une dizaine de tours, les problématiques socioculturelles existent toujours ainsi que la précarité.

Stigmatisation, victimisation, exclusion, les jeunes impliqués dans le projet m’ont fait part de leur ressenti. Français, né sur le territoire, d’origine étrangère (Sénégal, Mali, Congo, RDC) habitants un quartier dit prioritaire, ils n’entendent parler de leur lieu de vie que sous un angle négatif à travers des faits divers liés à la violence, la délinquance, le trafic, le vol, le racket, la radicalisation. Eux, musulmans, chrétiens, athées, veulent montrer une autre image du quartier, celle dont personne ne parle mais qui correspond à leur quotidien. Entraide, partage, rigolade, générosité, tolérance, solidarité, tels sont les notions que je souhaite soulever et mettre en valeur.

"On partage un grec à 5 dans le quartier" raconte Sory, lorsqu’un jeune achète quelque chose à manger ou à boire il partage même s'ils sont une dizaine quitte à ne rien manger.

Le scénario est basé sur cette anecdote à savoir que dans le film les jeunes vont pouvoir compter sur leur réseau dans le quartier pour réunir tout le matériel qu’ils ont besoin pour la réalisation de leur film.

Entreprendre tel est une des clés de la réussite à l’épanouissement personnel et collectif. Un des personnages interprétés par un des jeunes échoue à un casting et ne trouve réponse à son échec que par racisme.

Comment s’épanouir et trouver sa place dans son pays ou la première chose renvoyée est sa couleur de peau, son origine culturelle, sa catégorie sociale ou son appartenance religieuse sans pour autant tomber dans la victimisation et la paranoïa.

Créer à travers l’art, le cinéma, pour ramener le spectateur au milieu d’un univers fantasmé, la cité, et lui faire découvrir une autre réalité du quartier celle de jeunes ayant les mêmes codes vestimentaires et de langages (jogging, casquette, basket, argot) mais véhiculant des valeurs positives.