Trois femmes qui, suite à un cancer du sein, ont dû subir une ablation, optent pour une reconstruction mammaire naturelle. Elles témoignent avec humour de leur bien- être retrouvé.

DEUX SEINS VALENT MIEUX QU'UN SEIN TU L'AURAS !

écrit par Souria ADELE

Réalisation: Souria ADELE et William PITT

Avec la participation de Mme Michèle BERNIER

et le soutien d' AUBADE et du CRAZY HORSE

Ester LYNNE Souria ADELE Valérie SABATIER

NOTE D'INTENTION

Je m’appelle Souria ADELE et je suis comédienne.

En 2002, j’ai 41 ans et je suis maman d’un petit garçon de 12 ans. On me dit plutôt radieuse, souriante et jolie…
Je prends soin de moi ; je suis une ancienne danseuse. La partie que je préfère chez moi ? Mes seins, armes de séduction massive. Oui on peut dire que j’ai une très belle poitrine et c‘est la partie de mon corps à laquelle je tiens le plus.

En décembre 2002, on me diagnostique un cancer du sein. Mais j’ai de la CHANCE, il n’y a pas d’envahissement ganglionnaire, et mon traitement consistera en une tumorectomie et de la radiothérapie. Plus de peur que de mal !

Malheureusement en 2005, suite à une biopsie de contrôle, on trouve de nouvelles cellules cancéreuses dans mon sein déjà opéré.

Là le verdict tombe et est sans appel : je vais non seulement avoir des séances de chimiothérapie, mais je vais devoir subir l’ablation de mon sein gauche.

L’opération aura lieu le lundi 20 juin 2005.

Un drame innommable, moi qui tenait tant à mes seins, mais je tenais aussi à la vie...

Alors pendant 4 ans, je suis restée avec une prothèse externe : un poids d’un kilo à coller tous les jours sur la peau. Cette période a été très difficile pour moi. Au début on est content d’être en vie mais après quelques temps on oublie à quoi on a échappé…… Ne pas pouvoir s’acheter de la lingerie comme on veut, ne plus pouvoir mettre de décolleté, ne pas pouvoir prendre sa douche comme tout le monde après une séance de sport, acheter un maillot spécial pour aller à la plage, mais pour moi, le pire c’était ma relation avec les hommes. C’était très, très compliqué. Comment leur dire ? Cela en faisait fuir certains, mais surtout je me sentais très diminuée. Je ne m’aimais pas comme cela, et quand on ne s’aime pas… Dans le travail c’était pareil. Je ne voulais pas en parler mais pour certains rôles il fallait que j’en informe la costumière.

En quatre ans j’ai perdu tout intérêt pour la mode, la séduction, je me desséchais.

Je n’étais plus la même.

Mon chirurgien m’a parlé de la reconstruction : Lambeau TRAM, lambeau dorsal, etc.… autant de techniques sur lesquelles j’ai dû me pencher… mais aucune ne me séduisait.

Et puis lors d’une réunion d’information dans un centre de lutte contre le cancer où un professeur évoquait toutes ces techniques de reconstruction, une jeune femme prénommée Ester s’est levée à la fin de séance en disant qu’elle ne comprenait pas pourquoi on ne parlait pas du DIEP (en anglais Deep Inferior Epigastric Perforator flap) qui pour elle était ce qui il y avait de mieux. Il faut dire que cette technique demande un talent certain du chirurgien. L’opération dure 7 heures car c’est de la microchirurgie. On prélève la peau, la graisse et sa vascularisation sur le ventre pour la repositionner sur la zone du sein retiré..

Ester était incroyable et tellement pleine d’énergie.

J’ai pris un rendez vous avec le Professeur LANTIERI qui exerçait à Hôpital Henri Mondor, et qui maitrise la technique du DIEP, un grand professeur mais à la deuxième consultation, je n’étais toujours pas convaincue. Cinq pour cent d’échec, par nécrose, tu vas voir ça va tomber sur moi.

Après réflexion, je retourne à une troisième consultation et dans la salle d’attente qui vois je ? Ester et Valérie qui venaient juste à une consultation de contrôle de leur DIEP.

Je ne suis pas convaincue, j’émets des doutes , mais comment va être mon sein , les cicatrices, la forme , est ce que ce sera joli, et si ça rate, car les photos qu’on vous montre dans les colloques sont toutes plus horribles les unes que les autres. Et là, Valérie devant mon désarroi, me demande :

TU VEUX VOIR ?????

OUI JE VEUX VOIR.

Et nous voilà dans les toilettes de l’hôpital. Elle me montre son sein. C’est que Valérie a des petits seins, mais tout de même……… oui le mamelon est un peu plus haut. Il faut bien dire quelque chose.

Voilà, je suis décidée je fais mon DIEP ;

Le 22 juin 2009, quasiment 4 ans jour pour jour Pr LANTIERI remplit cet espace vide, fantôme que je n‘arrivais pas à apprivoiser.

L’opération a été longue, et il m’a fallu deux autres petites interventions de symétrisation.

Mais c’est du passé. Non, je ne regrette pas mon DIEP

Et c’est parce que les témoignages d’Ester et Valérie ont été décisifs pour moi, que je fais ce film. Seulement, 20 pour cent des femmes qui ont eu une ablation optent pour une reconstruction.

Pour les femmes qui hésitent pour la reconstruction de leur sein. Je leur dis « voilà, ce que ça peut-être un sein refait de façon naturelle….»

Je redeviens coquette, je m’occupe de moi, je refais du shopping. Cette reconstruction fait partie de la guérison. D’ailleurs la semaine dernière mon fils âgé aujourd’hui de 22 ans m’a dit « c’est super maman, tu es redevenue comme avant … et avant, …. c’était bien . Le 10 mars 2011

LE FILM

Ce film est composé de 5 séquences dans lesquelles on peut voir comment 3 femmes ayant bénéficié d’une reconstruction du sein se sont réappropriées leur corps et ont pu retrouver des habitudes qu’elles avaient perdues.

(...et même innover !)

On retrouve Souria dans une situation humoristique : elle colle des nippies sur ses deux seins et essaie de les faire tourner, sur des musiques endiablées. Lorsqu’elle sort de la mer, elle se prend même pour une James Bond girl.

Ester, dans une boutique de lingerie Aubade, a sérieusement étudié les 120 leçons de séduction et compte bien en profiter maintenant !

Quant à Valérie, elle a décidé de passer une audition pour être danseuse au Crazy Horse…

Dans la dernière séquence elles nous donnent des informations sur leur reconstruction.

Malgré toutes ces scènes empreintes de légèreté, au final le film s’attache à rendre compte de l’importance de la prévention et de l’information dans le domaine du cancer du sein.

Données techniques

Durée du film	5 à 6 minutes
Durée du tournage	5 jours
Pellicule	Numérique
Montage	3 jours
Décor	Appartement, boutique de lingerie Aubade, Rue George V devant le Crazy Horse, plage, intérieur hammam

QUELQUES DECORS

aubade

CRAZY HORSE

Deux seins valent mieux qu'un sein tu l'auras !

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