«Le Palais d’hiver est pris deux fois. Une première fois par les travailleurs et les marins pour faire la révolution. Une seconde fois par une masse d’assoiffés qui assaillent les sentinelles pour piller les réserves d’alcool du Tsar.»
Trotski
«Il faut boire de la vodka en deux occasions seulement : quand on mange et quand on ne mange pas.»
Proverbe russe

LES ROUTES DE LA VODKA, C'EST QUOI ?

Un livre qui reste à écrire. Un récit de voyage prétexte à tirer le portrait de l’ex-URSS à travers la vodka.

POURQUOI M'AIDER ?

Pour écrire Les Routes de la vodka, il me faut partir. Pour partir, j’ai besoin de financements. Il s’agit (uniquement) de couvrir les frais prévus durant les quatre mois que doit durer cette aventure.

QUEL SERA LE RESULTAT ?

L'objectif est de présenter le manuscrit à des éditeurs afin que le texte soit publié par ce biais. En cas d'échec, j’autoéditerai Les Routes de la vodka, sur support papier et/ou numérique augmenté.

LE PROJET EN DETAIL

1914. Nicolas II restreint la vente d’alcool. A l’aube de la Première Guerre mondiale, le Tsar veut imposer la sobriété à son peuple et à ses soldats. Mais l’inflation explose. Les recettes budgétaires de l’Empire, dépendantes des taxes sur la boisson, diminuent de 30%. Les distilleries clandestines pullulent. Tout le monde fabrique sa vodka maison : le samogon. Trois ans plus tard, l’Empire périclite.

1985. Le Comité central du Parti communiste entreprend des réformes structurelles. Alors que l’URSS s’apprête à agonir, Gorbatchev s’attaque à l’ivrognerie, fléau national. La vente de vodka est limitée à certains créneaux horaires. Un système de coupons restreint l’achat de l’eau de vie russe à une bouteille par personne et par mois. La fabrication d’alcool artisanal reprend de plus belle. On distille de l’eau de Cologne, de l’acétone, du liquide de frein… L’impopularité de Gorbatchev, surnommé « le secrétaire minéral », atteint des sommets. En 1991, l’URSS implose.

Depuis près de cinq ans, je voyage à l’Est. Tout a commencé en Sibérie, autour d’un lac que rien ne surpasse dans la catégorie folie des grandeurs. Le Baïkal m’a transmis un virus. L’Est m’a contaminé, exubérant, bigarré, opaque. J’ai voyagé en Russie, en Asie centrale, dans le Caucase, en Europe orientale.

Les plaines sibériennes, les steppes kazakhes et les hauts sommets de Géorgie se ressemblent si peu qu’ils pourraient appartenir à autant de galaxies lointaines. Ils font partie d’un même espace, pourtant : l’Eurasie, floue dans sa définition, saillante, irradiante, lorsqu’on la foule.

Les bouddhistes d’Extrême-Orient russe, les nomades musulmans du Kirghizstan et les orthodoxes d’Arménie ne partagent rien. En apparence. Mais tous ou presque se délectent du même nectar : vodka, vodka, encore vodka.

La Russie conquérante a diffusé sa langue et sa boisson. C’était le double ciment de l’URSS, bien davantage que toutes les Internationales socialistes.

C’était le triomphe d’une liqueur sortie de la terre, alcool de patate ou de blé sans raffinement et qui ne vieillit pas, ne se bonifie pas, mais réchauffe, oui. Qui empêche les âmes de geler l’hiver et de s’engourdir en été. Qui rend fou aussi.

La vodka est devenue plus fameuse que Staline et Ivan le Terrible réunis, plus permanente et immortelle.

Arme politique, elle a adouci les mœurs quand l’URSS tanguait.

Entremetteuse, elle continue de solenniser les signatures de contrats moscovites ou sibériens.

Accélératrice de lien social, elle soude les amitiés et noie les mariages de la Moldavie à l’Ouzbékistan.

Dans ces contrées, si on ne boit pas, c’est qu’on a des choses à cacher.

La vodka est, avec les marchroutka, les Lada, la langue russe et l’Histoire, le principal dénominateur commun de peuples que tout a opposé mais que des empires ont assemblés.

J’ai ramené de mes voyages une besace remplie d’anecdotes éthyliques issues de rencontres en apesanteur et de visions plus ou moins heureuses. En y réfléchissant, j’ai pensé que tout cela faisait sens.

Je veux partir à nouveau, fouler les routes et chemins d’ex-URSS pour tirer le portrait du géant à l’aide du plus puissant des sérums de vérité : la boisson.

Ce voyage m’emmènerait durant quatre mois du Caucase aux monts Altaï, en Sibérie, via l’Asie centrale. Il s’achèverait à Moscou après un périple en Transsibérien.

Je veux éviter autant que possible les hôtels et auberges. Ne pas m’encombrer de guides et privilégier le hasard, terreau des rencontres.

Les Routes de la vodka sera le récit de ce voyage. Jalonné de portraits, le livre aura pour fils conducteurs la route –avec Moscou en ligne de mire– et, bien sûr, la vodka. Les rencontres, errances, divagations, seront prétextes à des sauts dans l’Histoire et à des osculations du présent. Ce sera aussi le témoignage d’un cheminement intérieur, loin de l’Occident, de mes repères, de ma routine.

L’époque est aux récits multimédias, aux webdocumentaires, aux reportages multisupports ? Je ne veux pas me promener avec une caméra sur le front et un ordinateur sous le bras.
En voyage, le temps passé à mettre à jour un blog ou à rechercher une connexion wifi ne l’est pas à rencontrer des gens.
J’emporterai un appareil photo, mais je ne veux pas me disperser.

Je ne vise qu’une chose : écrire un livre. Je ne veux faire que ça parce que je veux le faire bien.

Suivez Les Routes de la vodka !